80ème anniversaire
de la Libération de Strasbourg
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Tribunes officielles
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A ceux qui résistèrent contre l’occupant nazi et le régime de Vichy, la nation reconnaissante. Neuf mois après la panthéonisation du communiste arménien Missak Manouchian, Emmanuel Macron a annoncé ce samedi 23 novembre que l’historien et résistant Marc Bloch connaîtra bientôt le même hommage.
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«Pour son œuvre, son enseignement et son courage, nous décidons que Marc Bloch entrera au Panthéon», a déclaré le chef de l’Etat à l’occasion d’un déplacement commémoratif à Strasbourg.
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Le président a loué sa «lucidité cinglante qui nous frappe aujourd’hui encore», son «audace des mots et des idées qui se doubla du courage physique» et sa «volonté française jusqu’à son dernier souffle, jusqu’à l’assassinat par la Gestapo».
Note personnelle :
les vrais facistes antisémites, c'est LFI et pas le RN
"L'œuvre de ce patriote convaincu est profondément antinationaliste, construite contre le roman national et la réduction de l'histoire française aux frontières nationales", écrivent sa petite-fille Suzette Bloch et son arrière-petit-fils Matis Bloch, au nom des ayants droit. La famille souhaite aussi que l'hommage soit "purement civil", comme Marc Bloch le demandait dans son testament.
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«La famille est très émue et tout à fait satisfaite de cette entrée au Panthéon. Nous espérons que cet hommage qui va lui être rendu permettra de faire connaître mieux, davantage, de faire rayonner son œuvre», a réagi Hélène Seguret, arrière-petite-fille de Marc Bloch âgée de 50 ans, après avoir assisté au discours du président.
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Rappelant que son aïeul était professeur, père de six enfants et «très attaché à la jeunesse», elle a souhaité que cette dernière soit «très impliquée» dans cet hommage. Dans une lettre au chef de l’Etat, la famille demande aussi que «l’extrême droite, dans toutes ses formes, soit exclue de toute participation à la cérémonie» d’entrée au Panthéon.
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Issu d’une famille juive alsacienne, professeur d’histoire du Moyen-Age à l’université de Strasbourg de 1919 à 1936, Marc Bloch a renouvelé en profondeur le champ de la recherche historique en l’étendant à la sociologie, la géographie, la psychologie et l’économie. Capitaine et Croix de guerre lors de la Première Guerre mondiale, de nouveau mobilisé en 1939, Marc Bloch s’engage dans la résistance à la fin de l’année 1942. L’auteur de L’étrange défaite, écrit en 1940 et publié après la guerre, est arrêté à Lyon le 8 mars 1944, emprisonné et torturé à la prison de Montluc, puis fusillé le 16 juin avec 29 de ses camarades.
La Libération de Strasbourg
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Annoncée de façon prophétique par Leclerc à Koufra en mars 1941, la Libération de Strasbourg le 23 novembre 1944 est bien l’œuvre de ce dernier, en lien avec les Alliés américains.
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Elle est confirmée et étayée par l’action du général de Lattre en janvier 1945.
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Après les combats d’Andelot et de Vittel, la 2e DB, qui dépend du 15e Corps US du général Haislip, prend Baccarat début novembre 1944. Elle est alors immobilisée par les problèmes de ravitaillement en carburant et par les fortes positions défensives allemandes sur le massif des Vosges.
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De plus, Strasbourg ne constitue pas un objectif militaire prioritaire pour les Américains, qui visent les régions industrielles de l’Allemagne, situées plus au nord.
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Leclerc plaide en faveur de Strasbourg et finit par recevoir le 10 novembre l’ordre d’Eisenhower d’avancer vers Haguenau et « éventuellement » vers Strasbourg.
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Il ne retient que la seconde option et décide de foncer sur Strasbourg.
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Pour choisir son itinéraire, il demande l’avis de trois des 1000 Alsaciens qui servent dans la 2e DB (Braun, Hoffmann et Blanchard).
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Ces derniers lui déconseillent de gagner la plaine d’Alsace par le massif vosgien, réputé inaccessible aux chars. Leclerc prend précisément le contrepied de ses camarades de combat.
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Ce coup tactique fait le succès de sa percée.
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L'entrée dans Strasbourg, 1944
Général Leclerc
« Objectif : Strasbourg-pont de Kehl…
Ne pas s'attarder, mais charger au maximum…...
Arrêter les personnalités importantes... »
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Philippe Leclerc de Hauteclocque
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plus connu sous le nom de général Leclerc ou maréchal Leclerc, né Philippe de Hauteclocque le 22 novembre 1902 à Belloy-Saint-Léonard (Somme)
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mort dans un accident d'avion le 28 novembre 1947 près de Colomb-Béchar (Algérie française), est un militaire français, l'un des principaux chefs militaires de la France libre durant la Seconde Guerre mondiale. Figure majeure de la Libération, il est notamment connu pour avoir commandé la 2e division blindée.
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Officier anticonformiste et brillant, il se révèle un stratège et un organisateur hors pair.
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Fait prisonnier en 1940 pendant la bataille de France, il s'évade et rejoint l'Angleterre.
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Il prend alors pour nom de guerre « Leclerc » (il sera autorisé à l'ajouter à son patronyme en 1945)
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Il rencontre à Londres le général de Gaulle, qui lui confie pour mission de rallier l'Afrique-Équatoriale française à la France libre.
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Après y être parvenu, il remonte vers la Libye, où il prend l'oasis de Koufra malgré l'infériorité numérique de ses troupes.
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Il prononce alors le serment de Koufra : « Jurez de ne déposer les armes que lorsque nos couleurs, nos belles couleurs, flotteront sur les cathédrales de Metz et de Strasbourg. »
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Après plusieurs batailles dans le Maghreb, la « colonne Leclerc » stationne au Maroc en 1943, où elle prend le nom de 2e division blindée (ou 2e DB).
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En août 1944, son unité prend part à la bataille de Normandie, puis est la première unité à entrer dans Paris lors de la libération de la capitale.
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Le 23 novembre 1944, la 2e DB libère Strasbourg.
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Fait compagnon de la Libération, Philippe Leclerc de Hauteclocque meurt en 1947 dans un accident d'avion.
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Il est élevé à la dignité de maréchal de France à titre posthume.
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1 - Après le Tchad, l’Angleterre et la France
Le grand chemin qui mène vers Paris
Le cœur joyeux tout gonflé d’espérance
Ils ont suivi la gloire qui les conduit
Sur une France qu’une croix de Lorraine
Écusson d'or qu'on porte fièrement
C’est le joyau que veulent nos marraines
C’est le flambeau de tous nos régiments
(Refrain) Division de fer
Toujours en avant
Les gars de Leclerc
Passent en chantant
Jamais ils ne s’attardent
La victoire n’attend pas
Et chacun les regarde
Saluant chapeau bas
Division de fer
Toujours souriant
Les gars de Leclerc
Passent en chantant
DB ! Vive la deuxième DB !
2 - Il ont vécu des heures merveilleuses
Depuis Koufra, Ghadamès et Cherbourg
Pour eux Paris fut l’entrée glorieuse
Mais il voulaient la Lorraine et Strasbourg
Et tout la haut dans le beau ciel d’alsace
Faire flotter notre drapeau vainqueur
C’est le serment magnifique et tenace
Qu’ils avaient fait dans les heures de douleur
3 - Ils ont connu de brunes et des blondes
Dans les pays qui les ont vu passer
Mais dans leur cœur un seul amour au monde
Notre pays qu'ils viennent délivrer.
C'est pour eux tous dans un doux coin de France
La fiancée qui attend le retour
Elle oubliera tous les jours de souffrance
Quand la victoire lui rendra son amour.
4 - Au coin du feu dans la paix radieuse
Très fièrement auprès de leurs enfants
Ils conteront l'histoire merveilleuse
Des bataillons de notre régiment
Gars de Leclerc sera le mot de passe,
Qui groupera la poignée des français
Disant "malgré" quand la défaite passe
"restant debout ne se rendant jamais".
Le serment de Koufra 2 mars 1941
Texte : LCL Rémi PORTE
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Début 1941, Tchad :
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après trois mois de préparatifs dans un environnement de pénurie quasi-totale, une modeste colonne motorisée de Français libres, sous les ordres du général Leclerc, se lance à la conquête du Fezzan italien (Libye). Son premier objectif : l’oasis de Koufra.
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DÈS JUIN 1940, UN CAPITAINE ÂGÉ DE 37 ANS, PHILIPPE DE HAUTECLOCQUE, parmi les premiers, refuse l’armistice et fait le choix de poursuivre la guerre. Désigné par le général De Gaulle à la fin du mois de juillet pour rejoindre l’Afrique, celui qui prend alors le nom de Leclerc a déjà la réputation d’être un homme de terrain, aussi exigeant pour lui que pour ses hommes, fin manœuvrier et souvent anticonformiste.
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Avec une cinquantaine de compagnons, il parvient à rallier à la France libre l’Afrique équatoriale française (AEF) et c’est à partir du nord de cet ensemble colonial qu’il prépare l’attaque contre les colonies italiennes. OBJECTIF : L’OASIS DE KOUFRA
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Les moyens militaires de la France Libre sont encore extrêmement modestes à l’hiver 1940-1941.
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Pour contrôler un territoire qui s’étend sur quatre fois la métropole, de l’Atlantique au Darfour, les autorités gaullistes ne disposent que de quelques milliers d’hommes sous-équipés. Leclerc, nommé au début du mois de décembre colonel à la tête du territoire militaire du Tchad et de son régiment de tirailleurs, est sans doute celui qui dispose le moins d’hommes.
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À partir de Fort Lamy (aujourd’hui N’Djamena), il organise une ′′colonne saharienne′′ d’un peu moins de 400 soldats et d’une soixantaine de véhicules disparates. Le premier objectif est la mystérieuse oasis de Koufra, capitale de la confrérie des Sénoussistes et carrefour des pistes Nord Sud et Ouest Est au cœur du désert.
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Depuis le début des années 1930, les Italiens y ont aménagé le fort d’El Tag, un aérodrome, et y entretiennent une garnison dotée de nombreux matériels.
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300 PRISONNIERS
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En moins de deux mois, les préparatifs s’intensifient : les premières reconnaissances aériennes sont conduites fin janvier et un dépôt de carburant clandestin est établi sur le trajet. Dès le 28 décembre 1940, les éléments de reconnaissance et d’avant-garde prennent la route du Nord pour commencer à ′′baliser′′ l’itinéraire.
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À la fin du mois de janvier 1941, Leclerc ose l’impensable : lancer un premier échelon (renforcé par un élément du Long Range Desert Group britannique de passage à Faya) à travers des centaines de kilomètres de désert pour l’essentiel non cartographié, traversé par quelques mauvaises pistes chamelières.
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Le 7 février, Leclerc lui-même est en vue de l’oasis de Koufra et participe aux patrouilles qui ′′sondent′′ les défenses italiennes.
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Le 18 février, le gros de la colonne est parvenu à rejoindre l’oasis en dépit des difficultés du trajet, l’investissement de la place commence. Les combats sont nombreux et le fort italien est bombardé jour et nuit par l’unique ′′canon de 75′′ français pour entretenir l’insécurité chez l’ennemi. En dépit de la résistance de la garnison, l’étau se resserre.
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Le 29 février, le drapeau blanc est hissé sur les murs du fort. Forçant le destin, Leclerc obtient sa capitulation : plus de 300 soldats sont faits prisonniers et un stock important d’armes, de matériels et de vivres est saisi.
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TROIS ANS PLUS TARD
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Pour la première fois depuis l’armistice, huit mois plus tôt, les Français ont battu une troupe régulière de l’Axe. Le 2 mars, après la levée des couleurs sur le fort, Leclerc fait prêter le serment entré dans l’histoire : ses hommes et lui ne s’arrêteront que lorsque le drapeau tricolore flottera à nouveau sur Strasbourg.
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Trois ans plus tard, c’est à la tête d’une division blindée renforcée qu’il libère Paris, puis livre les durs combats de Lorraine avant de commander le raid libérateur sur Strasbourg.
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Le serment de Koufra a été tenu et la victoire obtenue dans les sables libyens reste celle de l’audace, de la détermination et de la volonté d’une poignée d’hommes commandés par un chef inflexible.
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